La reconstruction du sein après cancer
Près de 50 000 femmes par an en France sont confrontées à un diagnostic de cancer du sein.
Malgré les progrès en matière de dépistage et de traitement, les conséquences physiques et psychologiques liées à une mastectomie (ablation du sein) sont considérables.
Avec l’avènement de la chirurgie plastique moderne, de la microchirurgie ainsi que des biotechnologies, la reconstruction du sein après cancer est un domaine devenu hautement spécialisé réservé aux chirurgiens plasticiens spécialement formés à ces techniques et permettant d’offrir dessolutions jusqu’ici inespérées pour ces patientes. ( on en parle)
En effet il existe de nombreuses possibilités de reconstruction en fonction de divers facteurs tels que la qualité de la peau, la radiothérapie, la tonicité musculaire etc…, avec parfois des interventions multiples nécessitant des techniques de pointe.
A savoir
– En cas de mastectomie : lorsque la totalité du sein a été enlevée, il faut reconstruire l’ensemble du sein : cela comprend la glande mammaire (le volume) mais aussi la peau (l’enveloppe), l’aréole, le mamelon et dans certains cas le muscle ou les ganglions.
– La technique chirurgicale la plus adaptée à chaque patiente dépend de nombreux critères. Elle sera choisie après un examen minutieux et permettra de s’approcher le plus fidèlement possible de la forme initiale des seins sauf lorsque celle_ci nécessite un traitement complémentaire : réduction en cas de volume trop important (hypertrophie) ou lifting en cas de ptôse mammaire.
Il existe deux grandes catégories de reconstruction :
– Lorsque la peau de la patiente est de bonne qualité, le principal objectif est alors de reconstruire le volume du sein. Cela peut se faire par une prothèse ou par les propres tissus de la patiente : graisse (lipofilling), muscles.
– Lorsque la peau du sein enlevé est insuffisante ou que sa qualité a été altérée (radiothérapie, finesse etc…) un apport de peau et de tissu vivant pour reconstruire l’enveloppe du sein est nécessaire avant de reconstruire le volume. Dans ces cas, la réalisation d’un « lambeau » est indispensable. ( Ce serait intréssant de développer … )
Accompagner la personne dans son processus de reconstruction
La consultationest le moment qui me permet de comprendre pleinement la demande de mes patientes. C’est un moment important par deux aspects :
- Le premier est de bien comprendre les attentes de mes patientes, ce qui me permettra de trouver les solutions les plus adaptées à chaque personne.
- Derrière toute demande de reconstruction, il y a une attente de se sentir mieux dans son corps et le chirurgien se doit d’y répondre pour ne pas passer à côté de l’essentiel. Le processus de reconstruction est propre à chacun et mon rôle est d’accompagner mes patientes dans ce processus et de les guider.
- Le deuxième point est une analyse précise et une explication de ce qu’il est possible de faire en fonction de chaque personne. Je suis toujours attentif à ce que les patientes comprennent quels sont les résultats qu’elles sont en mesure d’attendre de chaque solution, afin qu’elles puissent choisir la solution qui leur correspond.
- Dans tous les cas, l’objectif sera de choisir la reconstruction adaptée à chaque patiente et d’utiliser une technique respectueuse de leur corps dont le résultat sera en harmonie avec leur silhouette. Parfois, plusieurs consultations peuvent s’avérer nécessaires pour le définir.
Une chirurgie en conscience
Au cours d’une intervention chirurgicale, si les tissus ne sont pas respectés ou si la douleur est trop importante, l’organisme peut cicatriser avec la mémoire de ce traumatisme ou de cette douleur. Les principaux effets à court ou moyen terme sont la rétraction des tissus ou les douleurs qui peuvent empêcher une bonne cicatrisation.
C’est en ayant conscience de la portée que l’intervention peut avoir sur le corps et sur la personne dans sa globalité que je réalise chaque geste en respectant les tissus que j’opère.
Une prise en charge optimale de la douleur et une réduction du traumatisme des tissus au cours de l’intervention est donc indispensable pour permettre à l’organisme de cicatriser de manière optimale.
C’est pourquoi, en début et en fin d’intervention, je prends le temps de réaliser une anesthésie locale supplémentaire au niveau de la peau, au niveau de la glande mammaire et au niveau du muscle pectoral pour que la cicatrisation et les suites soient les plus douces possibles. J’utilise par ailleurs des techniques spécifiques qui visent à améliorer considérablement la cicatrisation en tenant compte de la peau de chaque patiente.